Dans le cadre de la semaine mondiale de l’allaitement, nous vous proposons d’approfondir votre connaissance sur les règles de l’allaitement au travail. L’OMS recommande aujourd’hui « un allaitement maternel exclusif pendant les 6 premiers mois de la vie, et la poursuite de l’allaitement jusqu’à l’âge de 2 ans, voire au-delà en fonction du souhait des mères ». S’il peut être difficile de concilier la reprise de votre activité professionnelle avec la poursuite de l’allaitement, sachez qu’il existe des dispositions et aménagements afin de vous y aider.
Fidérim vous informe sur vos droits et tout ce que vous devez savoir concernant l’allaitement au travail en 5 questions.
Comment poursuivre l’allaitement après la reprise du travail ?
Votre employeur ne peut pas vous interdire d’allaiter au travail. En effet l’article L1225-30 du code du travail stipule « Pendant une année à compter du jour de la naissance, la salariée allaitant son enfant dispose à cet effet d’une heure par jour durant les heures de travail. » Et l’article L1225-31 ajoute que l’allaitement peut être réalisé sur votre lieu de travail.
S’il peut être difficile d’allaiter votre bébé sur votre lieu de travail, cela vous donne néanmoins la possibilité de tirer votre lait à cet effet durant votre temps de travail. La Haute Autorité de Santé recommande que le lait ainsi tiré soit consommé par l’enfant dans les 8 heures à moins que vous puissiez le conserver au réfrigérateur. Dans ce cas il peut être consommé jusqu’à 8 jours après avoir été tiré.
Quand puis-je tirer mon lait au travail ?
Afin de poursuivre l’allaitement, vous disposez d’une heure par jour durant votre temps de travail. Cependant la répartition de cette heure d’allaitement est réglementée. Ainsi vous disposez de deux fois 30 minutes sur votre journée de travail : une fois le matin et une fois l’après-midi. Pensez à consulter votre convention collective, qui parfois peut allonger ce temps disponible à l’allaitement.
Notez toutefois que ce temps peut être réduit à 2 fois 20 minutes dans le cas où votre employeur met à disposition un local dédié à l’allaitement.
Mon employeur doit-il mettre un local à ma disposition ?
Selon l’article L1225-32 du code du travail, seules les entreprises de plus de 100 salariées sont dans l’obligation de mettre à disposition un local dédié à l’allaitement. Celui-ci devra respecter un certain nombre de normes pour garantir la santé et la sécurité du personnel et de l’enfant, notamment en termes d’espace, d’éclairage et d’équipement. Ce local devra par ailleurs être séparé du local de travail.
Si vous ne disposez pas d’un tel local, anticipez votre retour en discutant lors de votre grossesse avec la direction ou les ressources humaines de votre entreprise, pour définir le lieu dans lequel vous pourrez vous installer quotidiennement à votre retour, sans être dérangée, afin de tirer votre lait. Prévoir en amont vos besoins et le matériel à disposition (réfrigérateur en salle de pause, lieu calme et à l’abris des regards, etc.) vous permettra de faciliter la mise en place de ce temps dédié à l’allaitement lors de votre retour.
Les heures consacrées à l’allaitement sont-elles rémunérées ?
Si le temps dédié à l’allaitement est compris dans votre temps de travail, il n’est cependant pas rémunéré, cette heure ne constituant pas à un temps de travail effectif. Vous pouvez toutefois consulter votre convention collective car certaines peuvent changer la donne et accorder une rémunération de cette heure d’allaitement journalière.
Qu’est ce que le congé d’allaitement, y ai-je droit ?
Le congé d’allaitement n’existe pas au même titre que le congé maternité. Il s’agit plutôt d’une faveur qui peut être accordée par une entreprise sous forme d’un congé sans soldes. Une fois encore, vous pouvez consulter votre convention collective car certaines peuvent accorder un congé d’allaitement rémunéré. Celui-ci devra prendre effet immédiatement après le congé maternité.
Pour les mères allaitantes qui sont exposées de par leur travail à des risques professionnels, il est possible de bénéficier d’un congé d’allaitement prophylactique ou préventif. C’est le médecin du travail qui en est décisionnaire. Il pourra l’accorder dans le cas où la salariée ne peut effectuer un autre travail au sein de l’entreprise. Elle sera alors indemnisée au titre de l’assurance maladie-invalidité et non par son employeur, et ne pourra excéder cinq mois après l’accouchement.